Intégration Sensorielle et Auto-Régulation
La notion d'intégration sensorielle a transformé ma vie et ma perception du monde. Elle m'a permis de comprendre comment mieux gérer mes émotions et mes réactions face aux stimuli externes, plutôt que de tenter de les contrôler. Aujourd'hui, j'aimerais vous introduire à ce concept, non pas de manière théorique, mais à travers mon expérience personnelle.
Qu'est-ce que l'intégration sensorielle ?
L'intégration sensorielle se réfère à la manière dont notre cerveau traite et réagit aux informations reçues par nos sens. Nos sens (proprioception, vestibulaire, audition, vision, olfaction, toucher) envoient des signaux au cerveau qui déclenchent des réponses comportementales, motrices, cognitives et émotionnelles appropriées. Cependant, lorsque ce processus est altéré, cela peut entraîner des difficultés dans notre quotidien, affectant notre capacité à maintenir une attention soutenue, à réguler notre niveau d'activité ou à adopter des comportements adéquats.
Auto-régulation : Apprendre à écouter ses besoins internes
L'auto-régulation est la capacité de répondre de manière appropriée aux déséquilibres internes ou externes. Contrairement à l'auto-contrôle, qui consiste à inhiber une réaction ou une émotion, l'auto-régulation nous invite à être à l'écoute de nos besoins et à y répondre de façon proactive. Cela signifie devenir conscient des éléments qui nous irritent ou qui nous apaisent, et développer des stratégies pour revenir à un état d'équilibre.
Pourquoi l'auto-contrôle peut être problématique
L'auto-contrôle, souvent valorisé socialement, peut avoir des effets négatifs à long terme. En ignorant les signaux internes et en réprimant nos émotions, nous risquons de nous déconnecter de nos besoins réels. Cette déconnexion peut conduire à des états de stress chronique, de burn-out, voire de dépression. En apprenant à nous auto-réguler, nous pouvons, au contraire, rester en phase avec nos émotions, comprendre nos besoins et y répondre de manière équilibrée.
Comment S'auto-réguler grâce à l’intégration sensorielle ?
Pour bien s'auto-réguler, il est essentiel de comprendre le rôle de nos sens et leur fonctionnement. Chacun de nos sens peut réagir différemment aux stimuli : il peut être hyposensible (répondant peu aux stimuli) ou hypersensible (réagissant de manière excessive aux stimuli). En fonction de cette sensibilité, nous pouvons adopter des comportements de recherche (chercher plus de stimulation) ou d'évitement (fuir la stimulation).
Signes que vous êtes en auto-contrôle plutôt qu'en auto-régulation :
1. Ignoration des Signaux Émotionnels : la personne ignore ou réprime ses émotions, agissant comme si tout allait bien même en ressentant de la colère, de la tristesse, ou de l'anxiété.
2. Comportement Rigide : elle suit strictement des règles ou routines sans s'adapter aux circonstances, ce qui peut être un moyen de masquer son inconfort émotionnel.
3. Réaction Exagérée aux Défis : face à des situations stressantes, la personne réagit de manière disproportionnée, cherchant à tout contrôler plutôt qu'à s'adapter de manière constructive.
4. Évitement des Situations Émotionnellement Chargées : La personne évite les confrontations ou les conversations difficiles pour ne pas affronter des émotions fortes, préférant rester dans une zone de confort.
5. Utilisation de Comportements d’Évasion : elle se réfugie souvent dans des distractions comme la télévision, les réseaux sociaux, ou l'alcool pour éviter de faire face à ses émotions ou à des situations stressantes.
6. Absence de Joie et de Spontanéité : la personne a du mal à ressentir du plaisir ou à se laisser aller à des moments de joie spontanée, constamment en train de surveiller ses réactions.
7. Manque de Connexion avec Son Corps : une déconnexion avec ses signaux corporels, négligeant la faim, la fatigue ou la douleur, ce qui conduit à des comportements malsains et une négligence de son bien-être physique.
Une technique simple d'auto-régulation
Prenons un exemple concret - vous entrez dans une pièce et commencez à vous sentir anxieux, agité, incapable de vous concentrer. Voici comment vous pouvez vous auto-réguler grâce à vos sens :
1. Interprétez et reconnaissez les signes de stress
Identifiez le sens affecté.
Déterminez si vous êtes hyposensible ou hypersensible.
Réfléchissez aux stresseurs internes (émotions) ou externes (environnement).
Chaque sens que nous possédons enregistre les informations de notre environnement, mais la manière dont nous percevons ces stimuli peut varier considérablement d'une personne à l'autre. Nos réactions sensorielles peuvent être classées en deux catégories principales : hyposensibilité et hypersensibilité. Ces sensibilités influencent directement notre comportement, nous poussant soit à rechercher activement certains stimuli, soit à les éviter.
Hyposensibilité (Hypo) :
Avec une hyposensibilité, les stimuli sensoriels sont perçus de manière insuffisante. Notre système nerveux nécessite alors un stimulus plus intense pour réagir. Par exemple, une personne hyposensible au toucher pourrait rechercher des sensations fortes, car les stimuli légers ne sont pas assez perceptibles.
Hypersensibilité (Hyper) :
Une hypersensibilité signifie que les stimuli sensoriels sont perçus de manière exagérée. Un petit stimulus peut provoquer une réaction importante. Par exemple, une personne hypersensible au son pourrait être dérangée par un bruit léger et ressentir le besoin de s’éloigner ou de se protéger.
Réaction de recherche :
Face à une hyposensibilité, nous cherchons souvent à intensifier les stimuli. Par exemple, quelqu’un qui est hyposensible à la vue pourrait rechercher des environnements visuellement stimulants pour se sentir pleinement engagé.
Réaction d’évitement :
En cas d’hypersensibilité, l’évitement est une réaction courante. Nous essayons de fuir ou de repousser les stimuli perçus comme trop intenses. Par exemple, une personne hypersensible aux odeurs pourrait éviter certains lieux où les parfums sont trop puissants.
2. Ciblez le besoin non satisfait derrière l'émotion ou le comportement
Identifiez le besoin réel, qu'il s'agisse d'organisation, de lenteur ou de support.
3. Réduisez le stress en diminuant les irritants et en ajoutant ce qui vous fait du bien :
Par exemple, si la vue est irritée par un excès d'objets, désencombrez l'espace. Si vous savez que la musique et le mouvement vous calment, mettez de la musique et bougez.
4. Réagissez au stimuli de manière réfléchie :
Prenez des actions concrètes pour vous recentrer, comme sentir une huile essentielle, faire un exercice de respiration ou vous recentrer en discutant de votre processus avec un proche.
Voici un exemple Concret d’application de l’intégration sensorielle :
Prenons la situation mentionné ci-haut : Vous entrez dans une pièce remplie de monde et de bruit, et vous commencez à vous sentir agité et anxieux… Après une rapide évaluation, vous réalisez que la pièce est surchargée et que cela perturbe votre capacité à vous concentrer. Vous identifiez un besoin d'organisation et de calme. Vous pourriez décider de quitter temporairement la pièce pour trouver un endroit plus tranquille, ou de trouver un coin plus calme dans la pièce où vous pouvez vous asseoir. Vous pourriez également sortir vos écouteurs et écouter de la musique apaisante pour bloquer le bruit excessif.
En répondant à ce besoin, vous permettez à votre système sensoriel de se rééquilibrer, ce qui atténue l'anxiété et vous permet de retrouver votre concentration et votre calme.