Le courage d'être vulnérable

Composé par Laura Ouellet
Selon le petit Robert, la vulnérabilité décrit le caractère de quelque chose de fragile, de vulnérable ou encore de sensible. Il peut s'agir plus généralement d'une faiblesse.
Cette définition classique de la vulnérabilité a malheureusement contribué au plus grand mythe autour de ce concept: être vulnérable, c’est être faible. Cette construction sociale a de lourds impacts sur la relation que nous pouvons entretenir avec nous-même et nos émotions. C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi plusieurs personnes ont du mal à accepter et faire voir cette partie d’eux-même dite VULNÉRABLE, qui est pourtant si pure et si vraie.
Effectivement, lorsqu'on pense à des objets, des écosystèmes, des structures… cette définition de la vulnérabilité fait du sens. Toutefois, ce concept s’applique aussi à l’humain et lorsqu’on unit vulnérabilité et humanité, la fragilité qui y était précédemment associée se transforme en une authenticité qui porte une grande force, une certaine solidité.
Étant un concept très HUMAIN, j’ai trouvé pertinent de sortir du dictionnaire afin de demander à des gens de mon entourage quelle était pour eux, la définition et le réel sens de cet acte de transparence.
Voici quelques unes de leurs réponses :
C’est en lisant des témoignages sentis et ancrés dans la réalité comme ceux-là, qu’on réalise que la vulnérabilité, dans le cadre de l’expérience humaine, est tout sauf un acte de faiblesse.
«L’empreinte intime»
«Se mettre à nu»
«La capacité à identifier les choses autour de nous»
«C’est se permettre d’être»
Ce sont des actes qui demandent un courage et une audace énorme.
Brené Brown, professeure et chercheure à l’Université de Houston qui depuis plus de 15 ans, étudie le courage, la vulnérabilité, la honte et l’empathie, a d’ailleurs une définition similaire :
« La vulnérabilité, c’est avoir le courage de se présenter et d’être vu quand on sait qu’il n’y a aucune garantie ».
Cette définition renforce l’idée que la vulnérabilité dénote beaucoup de courage : au-delà des risques et de l’incertitude, c’est faire consciemment le choix d’exposer ses états d'âme et montrer une partie de soi plus intime ou moins valorisée. L'exposition émotionnelle qu'implique un acte de vulnérabilité peut donc être inconfortable, ce qui explique pourquoi on s’empêche parfois de se montrer ainsi.
5 façons de reconnecter à sa vulnérabilité
#1 Se détacher de la peur du jugement
RÈGLE D’OR POUR SE PERMETTRE LA VULNÉRABILITÉ.
Souvent, on s’empêche d’exprimer notre vulnérabilité en raison de la peur de se faire juger, la peur de décevoir, de ne pas être assez, de ne pas être accepté ou même, la peur de déranger. Il faut donc savoir se détacher du regard et/ou de l’opinion de l’autre pour se permettre d’être pleinement soi. Il faut se faire assez confiance pour ne pas être déstabilisé ou ne pas en venir à questionner sa propre valeur.
Ne tombe pas dans la crainte ou l’incertitude de tes choix et/ou actions basés sur une perception extérieure. C’est donner trop de pouvoir à quelque chose qui ne t’appartient pas!
#2 Accepter et admettre ses erreurs
L’erreur est humaine. On entend souvent cette phrase, non? Pourtant, on semble avoir beaucoup plus de difficultés à l’accepter lorsqu’elle s’applique à nous-même. On oublie souvent qu’une erreur n’invalide en rien nos capacités ou nos aptitudes et on se dévalorise parfois en croyant le contraire. C’est parce qu’on identifie cet erreur comme MAUVAISE qu’on ne veut surtout pas que LES AUTRES soient témoins de ce faux pas et c’est exactement à ce moment qu’on se coupe de notre authenticité : on essaie tant bien que mal de cacher l’erreur commise ou on refuse tout simplement de l’admettre. Encore une fois, il faut se ramener à la règle #1 : se détacher du jugement des autres.
Vois plutôt l’acceptation de tes erreurs comme une preuve d’intégrité plutôt que de fragilité! Mais surtout, offres-toi plus de bienveillance et accepte que tu ne seras pas toujours parfait.
#3 Demander de l’aide
Encore une fois, le fait de demander de l’aide peut, pour certains, être associé à une faiblesse : une incapacité à remplir une tâche de façon autonome et donc, être faible, dépendant. Reconnaître qu’on a besoin d’aide demande une bonne dose d’humilité et passer à l’action nécessite encore une fois du courage. C’est accepter d’être sans filtre devant quelqu’un et lui admettre tes peurs, tes craintes ou tes incapacités. On peut parfois avoir peur de la réflexion de l’autre : ‘’il va me juger, me critiquer, rire de moi parce que je ne suis pas capable’’. Encore une fois, je te renvois à la règle d’OR #1.
Surtout, rappelles toi qu’aimer c’est donner, mais c’est aussi recevoir. Pour entretenir des relations saines, tu dois arriver à trouver cet équilibre et donc, te permettre de recevoir à ton tour.
#4 Être à l’écoute de ses émotions
Lorsqu’on parle de vulnérabilité, on touche à des parties de nous qui sont plus intimes et qui se rattachent toujours à une émotion quelconque. Chaque émotion est importante et agit comme guide : elle permet d’identifier un besoin qui n’est pas répondu. Au lieu de les refouler (comme on a longtemps appris à le faire), il faut les accueillir, les accepter et se permettre de les vivre. S'entraîner à être davantage à l’écoute de son corps et des messages qu’il nous envoie par nos émotions est la première étape de la vulnérabilité.
« La vulnérabilité n’est pas bien ou mal : ça n’est pas une émotion mauvaise, ni positive d’ailleurs. En fait, la vulnérabilité est le cœur de toutes les émotions et sentiments. Ressentir, c’est être vulnérable. Penser que la vulnérabilité est une faiblesse, c’est croire que ressentir est une faiblesse. Renfermer notre vie émotionnelle par peur que le prix sera trop élevé, c’est s’éloigner de cette chose exacte qui donne du sens à nos vies. » – Brené Brown, Le pouvoir de la vulnérabilité
#5 Prendre des risques
Prendre des risques c'est faire quelque chose de nouveau sans être sûr que l'on est prêt, que l'on va y arriver, ou que notre tentative sera couronnée de succès. Prendre des risques, c’est se mettre volontairement dans une situation d’incertitude et d’exposition émotionnelle : les deux principes à la base de la vulnérabilité selon Brené Brown.
En prenant de plus en plus de risques dans ta vie, tu entraînes ton muscle de la vulnérabilité à opérer positivement!
Pourquoi parler de la vulnérabilité lors du mois de la performance?
Simplement parce qu’en contexte de performance, on oublie ou on ne se permet tout simplement pas d’être vulnérable. Lorsqu’on veut réussir et performer, on est en constante action, on bouge rapidement, c’est l’énergie YANG qui prend le dessus.
Le danger? Se couper complètement de ses ressentis émotionnels ou physiques, de la petite voix intérieure qui nous parle et qu’on ne prend pas le temps d’écouter quand tout va trop vite.
- Être vulnérable en contexte de performance, c’est se permettre de ralentir.
- C’est admettre que le corps ne suit pas toujours et qu’il faut peut-être repousser un peu la ligne d’arrivée pour ne pas arriver au bout exténué.
- C’est admettre qu’on a peut-être besoin d’aide pour atteindre notre objectif.
- C’est accepter que le chemin vers le succès n’est pas toujours ponctué de réussites, mais qu’on rencontre parfois des obstacles et des difficultés.
«La vulnérabilité, c’est le berceau de l’amour, la joie, la confiance, l’intimité, le courage, tout ce qui donne du sens à nos vies»
- Brené Brown, Braver sa nature sauvage
En toute vulnérabilité, Laura xxxx